Continuer les colos après ses études, c’est possible ?

Vous arrivez à la fin de vos études, et vous pensez que vous n’aurez plus le temps de partir en colo ? Les stages, la vie active, la vie de couple ou de famille vous semblent incompatibles avec les colos ? Cet article est fait pour vous, sur la base de mon expérience, ayant pu continuer les colos après mes études.

Le constat

Beaucoup d’animateurs se lancent dans l’animation à partir de 17 ans, passent leur BAFA, et partent ensuite en colo régulièrement (ou pas), ayant droit aux vacances scolaires pendant leurs études.

Cette disponibilité pendant les vacances est une aubaine pour le secteur des colos (et plus largement du tourisme), qui s’arrête généralement à la fin des études, puisqu’il est « désormais temps de travailler ! »

Une fois entré(e) dans la vie active, plusieurs choses changent, et ne dissuadent beaucoup d’animateurs et de directeurs de poursuivre l’aventure des colos :

  • Les jours de congés sont comptés : 5 semaines de « vacances » en général, parfois plus, parfois moins. Difficile de consacrer du temps aux colos, quand on a déjà du mal à avoir du temps pour soi et sa famille par ailleurs. Les vacances sont aussi synonyme de « repos » … pas compatible avec les colos.
  • Partir en colo pendant ses congés n’est pas forcément compréhensible pour son conjoint. Et oui, la vie à 2 implique de passer du temps avec sa moitié pendant les vacances, surtout quand on ne se voit que quelques heures dans la journée, parfois en coup de vent. Et quand, en plus, on a des enfants, partir seul serait juste insultant pour l’autre parent !
  • Le cumul d’emploi ou d’activité peut être légalement compliqué. Nous verrons un peu plus bas ce qu’il en est.

Devant toutes ces barrières, beaucoup abandonnent ainsi les colos, fermant une belle page de leur vie.

Cela a néanmoins un impact fort sur la filière de l’animation, en particulier pour les colos où l’essentiel des animateurs et des directeurs (dans une moindre mesure) sont des « occasionnels ». La « durée de vie » des animateurs de colos étant très limitée (2 à 7 ans), il faut sans cesse que le « vivier » d’animateurs se renouvelle, d’autant qu’après plusieurs années dans l’animation, certains deviennent directeurs ! Et la baisse de l’âge limite pour passer le BAFD à 18 ans ne va faire qu’empirer ce phénomène.

Cette situation mène à une pénurie de profils expérimentés, que l’on a rencontré l’année dernière, et qui ne devrait pas se résoudre de si tôt, la filière étant confrontée à d’autres difficultés qui dissuadent les nouveaux animateurs de venir : salaire, précarité des contrats, investissement personnel, …

Partir pendant ses congés, c’est techniquement possible!

Si j’écris cet article aujourd’hui, c’est aussi parce que j’ai continué les colos après mes études. C’est donc possible ! Etant papa aujourd’hui, la situation va donc changer dans l’immédiat, mais j’ai pu continuer les colos pendant 8 ans après mes études, sans difficultés, exerçant un métier de bureau.
Cet article donne des éléments de réflexion pour un cas général ; il est évident qu’il existe de nombreux métiers incompatible avec les colos et qu’il faut étudier sa situation en fonction de son métier, de sa situation personnelle, sans pour autant fermer la porte automatiquement aux colos.

Pas assez de congés pour partir ?

Cette question est souvent rédhibitoire pour beaucoup, d’autant que quand on commence un nouveau poste, certaines entreprises ne donnent pas de jours de congés dès le départ (on a des jours en fonction du temps passé dans l’entreprise). Même si vous êtes dans ce cas là, soyez patients !
Pour ceux qui ont moins de 5 semaines de congés (emploi à temps partiel en particulier), la situation sera compliquée. Pour les autres, consacrer une semaine sur 5 disponibles (voire plus), ne me semble pas mettre en péril votre repos sur l’année (tout dépend du métier) ! Si vous êtes en couple, une semaine sur 5 ne semble pas non plus insurmontable pour votre conjoint … je vous explique un peu plus loin comment faire.
Me concernant, avec congés et RTT, je pouvais prendre au moins 2 semaines de congés pour partir en colo, chaque année.

Le cas particulier des enseignants et personnels de l’éducation nationale ou soumis aux vacances scolaires
Vous faites parti de cette catégorie ? La question est déjà plus ou moins réglée ! Vous pouvez, en effet, poursuivre les colos après vos études (et après le concours), ayant du temps pour cela. Mais attention, il faut obtenir l’aval de votre académie pour le cumul d’activité. Certains enseignants partent en colo sans avertir leur hiérarchie … vous êtes libre d’en prendre le risque 😉 Cela mis à part, beaucoup de directeurs de colo sont enseignants, étant disponibles pendant les vacances, ayant une équivalence BAFD, et ayant également un peu de temps pour la préparation avant les vacances.

La question du cumul d’activité

On s’attaque là à un point juridique souvent qui peut vous mettre en difficulté avec votre employeur. Peut-on vraiment cumuler un CDI (ou CDD) traditionnel avec un contrat d’engagement éducatif (CEE) utilisé en colo ?
Juridiquement, la réponse est plus ou moins floue selon la situation.

Si vous êtes salarié(e) du privé, en CDI ou en CDD et que vous partez en colo avec un CEE (cas le plus courant en colo) pendant vos congés, ce cumul est possible si l’employeur (du CDI/CDD) est d’accord. Alors avant de signer un CEE lorsque vous êtes en CDI, renseignez-vous, demandez à votre responsable RH ou regardez sur votre intranet, il y a souvent des notes de service qui parlent du cumul d’emploi. Jetez également un œil à votre contrat de travail (CDI/CDD) pour voir s’il n’y a pas une clause qui vous l’interdirait (assez rare pour ce domaine d’activité).

Dans la fonction publique, ça se corse un peu.
Si vous êtes enseignants, cela va dépendre des académies : certaines demandent uniquement à être « informé », quand d’autres imposent une « autorisation ».
Si vous êtes titulaire ou contractuel ou toute autre situation de droit public, il conviendra d’obtenir l’autorisation de votre collectivité ou de votre administration. Le texte de référence est le Décret 2007-658 du 2 mai 2007.

Dans bien des cas, beaucoup d’entre nous ne demandent pas d’autorisation et n’informent pas officiellement leur employeur. Notamment au motif que « l’employeur n’a pas à savoir ce qu’on fait pendant nos vacances » … oui et non. Dans le privé, cela peut s’entendre, dans le public beaucoup moins (lié aux droits et devoirs du fonctionnaire).
Il est, dans tous les cas, de votre responsabilité d’obtenir les autorisations nécessaires. Libre à vous de les obtenir ou pas.

Convaincre son conjoint (et peut-être vous aussi)

Convaincre son conjoint peut être compliqué, lorsqu’il/elle n’est jamais parti(e) en colo. Dans ce cas, le sentiment d’abandon gagnera rapidement votre moitié, et la peur de l’infidélité parfois aussi (à tort ou à raison).

En ce qui me concerne, les colos ont toujours été pour moi une « bulle » permettant de me sortir de la routine quotidienne et de me vider l’esprit pendant un moment.

C’est aussi, à chaque colo, un nouveau projet à mener. Que l’on soit animateur ou directeur, il y a toujours une phase préparatoire, où l’on passe un temps (certain parfois) à préparer ses animations / jeux et activités, voire beaucoup plus pour un directeur. Tout cela nous donne un but, un objectif à atteindre, dont la colo n’en est que l’accomplissement. Ce type de projet ne peut pas, pour la plupart d’entre nous, être reproduit ailleurs.

Enfin, ce que l’on fait en colo (activités, visites, moments vécus) ne peut parfois pas être vécu autrement qu’en colo. Les gens qui n’ont jamais vécu cela ne le comprenne souvent pas et c’est difficilement descriptible. Faire de la plongée en Corse, de la Via Ferrata, fabriquer un bracelet, une peluche, visiter une fabrique de pantoufles, … tout ça vous ne l’auriez pas fait seul ou à 2. Et je trouve personnellement que ces activités sont encore plus « fun » avec les enfants. On partage beaucoup plus le moment présent.

Un dernier argument, pas forcément très politiquement correct, peut finir de vous convaincre. Nous savons tous que le salaire en colo a le mérite d’exister, mais reste bien en-deça du travail effectué (je ne rentre pas dans ce débat). Partir en vacances est souvent synonyme de dépenses importantes : billets d’avions, hébergement, alimentation, activités, souvenirs, … Quand vous partez en colo pendant vos congés, non seulement vous ne dépensez rien, mais en plus vous percevez une (petite) rémunération ! Alors oui, partir en colos, ce n’est pas des vacances. Mais c’est une occasion de faire des activités (parfois couteuses) tout en faisant son travail d’animateur et de directeur.

Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour prendre votre décision !

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